Experts français et britanniques discutent du charbon

Un marchandage ?

Et aussitôt, l'intransigeance des Russes s'explique si elle ne se justifie peut-être pas. L'affaire des biens allemands en Autriche est à leurs yeux un aspect de l'affaire plus vaste des réparations sur laquelle ils apparaissent de plus en plus axés.

Il céderait sans doute pour l'affaire des biens allemands en Autriche s'il obtenait de l'Allemagne des réparations sur la production courante.

M. Molotov l'a d'ailleurs laissé entendre hier après-midi.

Toutefois, le ministre russe a insisté de nouveau pour que les différends que l'URSS et l'Autriche  pourraient avoir au sujet des biens allemands ne soient pas arbitré par les Quatre, mais qu'ils soient réglés par négociation bilatérale entre l'Autriche et l'Union soviétique. Celle-ci serait donc prête à être plus conciliante, mais à condition que les puissances occidentales ne trouvent, par le système de l'arbitrage, une occasion de jeter un regard sur la zone orientale de l'Autriche.

Ainsi, la conférence se schématise désormais sur un seul point : les exportations allemandes serviront-elles à payer des importations (thèse anglaise et américaine) ou des réparations (thèse russe) ?

De la réponse qu'on y donnera, du compromis qu'on découvrira, dépend l'échec ou le succès de la Conférence de Moscou. C'est dire toute l’incertitude dans laquelle on demeure encore.

À la fin de la soirée, on en paraissait persuadé.

Signalons encore dans cette journée l'indication donnée par M. Molotov qu'il ne consentirait pas à ce que les Alliés n'ayant pas participé directement à la guerre aient une part active dans la préparation du traité allemand.